Rasmatou Ouedraogo

Rasmatou Ouedraogo, jeune et dynamique entrepreneure

Rasmatou Ouedraogo, est titulaire d’une licence en programmation informatique. Durant son parcours universitaire, elle a développé un vif intérêt pour le graphisme, qu’elle a commencé à explorer de manière autodidacte. Après l’obtention de son diplôme, elle a approfondi ses compétences et s’est lancée en tant que graphiste freelance sous le pseudonyme « RASOU » sur les réseaux sociaux, une activité qu’elle exerce avec passion. Actuellement, elle collabore avec une start-up ainsi qu’avec des clients particuliers. En parallèle, elle est en pleine expansion de sa propre marque de hijabs et mène également d’autres activités complémentaires.

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Qu’est-ce qui vous a conduit à entreprendre dans différents domaines comme la vente de voiles islamiques, la production de jus et l’organisation d’événements ?

Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours ressenti une passion inexplicable pour l’entrepreneuriat. J’ai longtemps rêvé de créer mes propres entreprises, sans avoir d’idée précise sur ce que je voulais entreprendre. Créative et polyvalente, j’ai exploré de nombreux domaines avec une approche spontanée. Que ce soit dans la production de jus, l’organisation d’événements ou la vente de voiles, chacune de mes initiatives est née à la fois d’un besoin personnel et du désir d’apporter une contribution positive à ma communauté.

Quant à la production de jus, c’était l’activité de ma mère. Depuis mon enfance, je l’ai vue s’investir dans ce domaine, et je l’aidais même à vendre ses produits au lycée.

J’ai commencé à vendre des voiles car j’ai toujours aimé porter des foulards et turbans de qualité. Souvent, on me demandait où je les avais trouvés, ce qui m’a poussée à en revendre pour un revenu supplémentaire. Au départ, je les trouvais en friperie, sans intention de créer une marque. Plus tard, en portant le voile, j’ai voulu des matières et couleurs spécifiques, difficiles à trouver localement. J’ai donc acheté du tissu pour confectionner mes propres voiles. Avec le surplus, j’ai satisfait mes premiers clients. C’est ainsi qu’est née ma marque, JADE, en février dernier.

Rasmatou Ouedraogo

Quant à la production de jus, c’était l’activité de ma mère. Depuis mon enfance, je l’ai vue s’investir dans ce domaine, et je l’aidais même à vendre ses produits au lycée. En grandissant, j’ai constaté ses efforts constants, souvent sans les retours financiers qu’elle méritait. Cette situation m’a profondément frustrée. J’ai alors décidé d’améliorer sa recette et de professionnaliser cette activité, qui, à bien des égards, nous a soutenues et nourries.

L’organisation d’événements, enfin, est née d’un besoin personnel mais aussi d’une frustration. En tant que musulmane, il m’était difficile de participer à certains événements de divertissement que je trouvais intéressants, mais qui ne respectaient pas les principes de ma foi. Après avoir sondé ma communauté, j’ai réalisé que beaucoup partageaient ce même besoin. C’est ainsi que l’idée de créer un espace de divertissement respectant nos valeurs a germé en moi.

Quels ont été les plus grands défis que vous avez rencontrés dans le développement de vos différentes activités et comment les avez-vous surmontés ?

Pour ma marque de voiles, les plus grands défis ont été de trouver des fournisseurs capables de fournir la qualité de tissu que je recherchais et d’obtenir le financement nécessaire. J’ai persévéré et, après de nombreuses recherches, j’ai finalement réussi à identifier des fournisseurs adéquats et à réunir le capital pour lancer la marque. Cela a été possible grâce à mon expérience préalable en tant que revendeuse de marques étrangères, tout en exerçant un autre emploi. Ces activités m’ont permis d’économiser et de constituer un capital initial, avec l’espoir de le faire croître pour atteindre les objectifs fixés.

La marque Jade aspire à devenir une ligne de vêtements modestes, allant au-delà des simples voiles. Nous souhaitons proposer des pièces basiques, adaptées au quotidien, pour toucher un public plus large que la communauté musulmane.

Mon premier grand défi en organisation d’événements a été la première édition de la Muslim Party, l’année dernière. Ce concept, inédit dans notre communauté, a nécessité de nombreux efforts pour le faire accepter. Nous avons dû faire face à des polémiques et à des charges financières importantes. Cependant, grâce à la persévérance de mon équipe et notre foi en Allah, nous avons surmonté ces obstacles et mené l’événement à bien, alhamdoulilah.

En ce qui concerne la production de jus, je suis encore en phase de recherche et de structuration. Les principaux défis n’ont pas encore été surmontés, c’est pourquoi je préfère pour le moment ne pas m’étendre davantage sur ce sujet.

Pourquoi avoir choisi le secteur des voiles islamiques et quelle est la vision derrière la marque Jade ?

Comme mentionné précédemment, mon entrée dans le secteur des voiles islamiques a été totalement inattendue. J’ai identifié, presque par hasard, un besoin auquel j’ai voulu répondre, et cela a été accompli. La marque Jade aspire à devenir une ligne de vêtements modestes, allant au-delà des simples voiles. Nous souhaitons proposer des pièces basiques, adaptées au quotidien, pour toucher un public plus large que la communauté musulmane. Nous voulons également rendre le port du voile plus accessible, avec des pièces de qualité, bien finies, et conçues dans des matières adaptées aux climats de l’Afrique de l’Ouest, notre cible principale.

Qu’est-ce qui vous a inspiré à lancer l’événement Muslim Party, et quels sont vos objectifs pour cet événement ?

La Muslim Party s’inspire des brunchs ethniques et autres événements similaires qui ont récemment émergé dans notre environnement. J’ai ressenti une certaine frustration de ne pouvoir participer à certains de ces brunchs, dont les contenus n’étaient pas en adéquation avec les principes de l’islam, ma religion. J’ai donc décidé de créer, pour moi-même et pour d’autres jeunes de ma communauté, un espace de loisir sain et halal.

Les objectifs de cet événement sont multiples : tout d’abord, offrir un divertissement adapté à la jeunesse musulmane ; ensuite, détourner nos frères et sœurs d’activités qui ne nous honorent pas en tant que musulmans ; mais aussi, créer un espace d’échanges et de motivation autour des valeurs fondamentales de notre religion. Enfin, il s’agit de prouver qu’il est possible de se divertir tout en restant fidèle aux préceptes de notre Créateur.

Comment arrivez-vous à concilier toutes ces activités et à gérer votre temps efficacement ? Et comment se déroule la collaboration avec votre équipe?

L’organisation est essentielle, bien que je reconnaisse qu’elle ne soit pas toujours facile à maintenir. Il peut être compliqué de trouver du temps pour soi, et il faut souvent renoncer à certains plaisirs personnels pour accomplir ses tâches. Travaillant principalement depuis chez moi, je sors très peu. Cependant, ma collaboration avec mes partenaires se déroule dans d’excellentes conditions. Ils sont dynamiques, et nous avons la chance de pouvoir utiliser divers outils numériques qui nous permettent de travailler efficacement ensemble, sans avoir besoin de nous déplacer constamment.

Quelles sont les personnes ou les ressources qui vous ont inspirée dans votre parcours entrepreneurial ?

J’ai été profondément inspirée par Maureen Ayité, une entrepreneure et travailleuse acharnée que je suis depuis mes débuts sur les réseaux sociaux. J’admire particulièrement sa transparence et son exigence pour le travail bien fait. Tout comme moi, elle est perfectionniste. Elle continue d’ailleurs à m’inspirer encore aujourd’hui.

Comment faites-vous pour rester motivée et gérer le stress lié à la gestion de plusieurs entreprises et événements à la fois ?

Ah, cette question ! Pour être honnête, je ne suis pas toujours motivée. En tant que spasmophile, je gère très mal le stress, ce qui me pousse souvent à tout prendre en charge moi-même pour éviter d’être stressée par une tâche mal exécutée. Il m’arrive d’avoir des moments de découragement, mais ils ne durent jamais longtemps. En repensant à mes objectifs, je retrouve vite l’énergie de continuer. Mon entourage, notamment ma famille et certains amis, me soutient énormément. Ils sont ma plus grande source de motivation. Quand je réalise ce que j’ai déjà accompli, cela me pousse à persévérer avec fierté.

Rasmatou O

Comment arrivez-vous à gérer efficacement les finances de vos différents business ?

Je veille à bien dissocier chacun de mes projets d’entreprise et à maintenir une gestion rigoureuse. Je tiens un suivi précis de toutes mes entrées et sorties, ce qui me permet d’avoir une vue d’ensemble sur mes activités. Ne disposant pas encore des moyens nécessaires pour engager un professionnel, j’opte pour une gestion manuelle, à l’ancienne. Bien que cela puisse parfois être difficile, je parviens à m’en sortir.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui souhaitent entreprendre dans des domaines variés comme vous le faites ?

À tous les jeunes qui aspirent à entreprendre dans divers domaines, je leur conseillerais de bien identifier leurs compétences, d’avoir le sens de l’organisation, d’être rigoureux, de se former continuellement et de s’entourer de personnes compétentes. Il est également crucial qu’ils comprennent qu’il ne faut pas céder au découragement, mais plutôt faire preuve de persévérance et de maturité dans la gestion de leurs projets. Ils ne doivent pas se considérer comme de petits acteurs, mais mettre tout le sérieux nécessaire dans leurs entreprises. Enfin, il est primordial de ne pas négliger la prière car rien n’est possible sans l’approbation de Dieu.

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Je suis Nafiisa N'guessan Traoré, chargé de communication, community manager/rédactrice web, spécialiste acquisition clients et je suis passionnée de lecture, photo, tech et digital !

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