Franck Tetty

Franck Tetty, citoyen africain entre deux nationalités

TETTY Franck Simplice Beugré, Business Developper pour le compte d’une multinationale de Transfert d’argent en Côte d’Ivoire a suivi une formation en Comptabilité, en gestion d’entreprise et en Audit à l’Ecole Supérieure Polytechnique de Dakar.

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Sur les réseaux sociaux, on voit que vous parlez de vos deux pays. Le Sénégal et la côte d’Ivoire. Comment vivez-vous cette culture ?

Je suis Ivoirien de nationalité d’un point de vue juridique, mais ivoiro-sénégalais si l’on se réfère à mon ressenti eu égard à la nationalité.

Je suis issu d’une famille dont la Diversité est impressionnante, parlant de ma famille maternelle. Mon aîeul Demba Diawara, le malien, a été contraint par l’administration coloniale de venir vivre au Sénégal, Son fils Papa Amadou Lecomandeur Diawara a été affecté en Côte d’Ivoire d’où il s’est marié avec mon arrière-grand-mère, Kpagny Aya, Ivoirienne d’ethnie Agni.

Franck Tetty et sa famille

De cette union est né mon grand-père Demba Diawara qui se trouve être Malien-Sénégalais-Ivoirien avec des ascendances ancestrales Egyptiennes. Ma mère Fatim Diawara provient de ce savant mélange. Mon père, Vincent Tetty, quant à lui est ivoirien 100% d’ethnie Godié.

De plus, j’ai eu la chance de vivre 13 ans au Sénégal et 17 ans en Côte d’Ivoire (où je suis né). Je suis donc profondément imprégné des 2 identités culturelles. Je suis très à l’aise dans cette dualité, en ce sens que j’essaie de tirer profit des bons cotés que l’on retrouve dans chacune des cultures.

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Êtes-vous binationaux. Si oui ça ne pose pas de problème d’intégration ? Par exemple au Sénégal, est ce qu’on dit Franck l’Ivoirien et vice versa ?

La binationalité n’est pas reconnue dans les législations Ivoiriennes et Sénégalaises.
J’ai la nationalité Ivoirienne comme je le disais tantôt, Au Sénégal je suis Franck le ‘’Niak’’ et en Côte d’Ivoire je suis Simplo le « Gorgui », bien que cela soit parfois dit sur un ton sarcastique, je n’en fais pas tout un plat, je suis à l’aise avec cela.

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En Côte d’Ivoire, la xénophobie a engendré quelques conflits. Que faites-vous pour ne plus revivre ce fléau particulièrement à l’approche des élections ?

La xénophobie est un sentiment, qui ne surgit qu’à certaines conditions. Parfois refoulé et inavoué. Je veux dire par là que tous les peuples sont quelque part un peu xénophobes de façon inhérente. Généralement, Les politiciens exacerbent souvent la xénophobie en fonction de leurs agendas politiques personnels.. Ma famille et moi, du fait de notre degré relatif d’extranéité avons souffert de xénophobie tant en Côte d’Ivoire qu’au Sénégal, à des degrés différents.

A mon humble niveau, j’essaie autant que faire se peut de sensibiliser mes amis et proches sur les dangers du discours xénophobes, car cela peut avoir des conséquences désastreuses…

Nous sommes tous des fils de la même Afrique comme l’aimait à le penser l’écrivain émérite Cheikh Anta Diop, ne nous laissons pas diviser au profit des intérêts occidentaux, au grand dam de nos populations.

Même entre locaux, il y a encore des rejets dans certains pays si vous n’êtes pas de la même caste par exemple. Comment expliquez-vous ça et quelles sont vos solutions ?

Certaines règles qui prévalaient durant le moyen âge, époque où nos sociétés étaient organisées en castes (Roi, Forgerons, griots etc…), ont occasionnés des divergences. Aujourd’hui, nous vivons dans un paradigme moderne avec une forte influence des religions révélées, de nombreuses avancées scientifiques qui nous mènent à la conclusion selon laquelle, le statut de roi, le métier, le rang social ne se transmet pas de père en fils.

De nos jours, un fils de musicien, peut devenir président de la république, une fille de bijoutier peut devenir artiste musicienne, dès lors, les restrictions liées aux castes, qui ne sont que des rangs sociaux désuets, n’ont plus lieu d’être…

Malheureusement cette tradition perdure pour certains peuples, espérons que les générations à venir s’en départissent de plus en plus.

Pour vous, que symbolise l’Afrique ?

Difficile de répondre à cette question tant elle est lourde de symbole. Je suis un grand admirateur du Pr Cheikh Anta Diop, grâce à ses travaux, j’ai su qu’il y a des millénaires de cela, l’Afrique fut la mère de toutes civilisations, cela a réveillé en moi un sentiment de fierté pour ce continent qui a souffert des affres de l’esclavage et de la colonisation.

L’Afrique représente pour moi, mes racines et mon essence car l’histoire de mes ancêtres venus d’ici et de là-bas me confortent dans la conviction selon laquelle je ne viens ni d’ici, ni de là-bas mais de partout en Afrique. Vive l’unité Africaine

Je suis Nafiisa N'guessan Traoré, chargé de communication, community manager/rédactrice web, spécialiste acquisition clients et je suis passionnée de lecture, photo, tech et digital !

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